Trail des Citadelles 2016
Le récit de Donatien du 70km.
Pas super bien dormi cette nuit dans le chalet du camping. Toujours un léger doute sur le réveil, et si jamais il ne sonnait pas ? S’il ne s’était pas rendu compte que nous avions changé d’heure ? Si en me levant je voyais passer les coureurs sur le tracé qui contourne le camping ? Ça serait quand même con de louper une course pour laquelle je me prépare depuis longtemps à cause du changement d’heure ? Du coup je ne dors que d’un œil. C’est bon 4h45 (nouvelle heure) je ne serai pas en retard. Allez c’est parti ne pas faire trop de bruit les collègues ne partiront que dans deux heures pour le 43km, ils sont encore au lit les veinards. Après un petit déj toujours difficile (l’estomac est noué) faut sortir du chalet. Dehors Il fait nuit dans le camping, il n’y a pas âme qui vive, il pleut et il fait du vent, bref la journée risque d’être longue et humide. Pourtant hier soir au retrait des dossards il faisait beau et sec j’avais le secret espoir que la devise de la course soit usurpée (The origins of the mud).
Sur la ligne de départ je me rends bien compte que je ne suis pas le seul à avoir mis le réveil, on est tous pareils ! Etant donné que nous sommes plus de 300, qu’il y a quelques kilomètres de plat, inutile de déplier les bâtons je vais gêner tout le monde. Pas trop le temps de cogiter sur la ligne, le départ est lancé, je préfère ça plutôt que de stresser…
La pluie fine a rendu le sol boueux, on est bien aux Citadelles. Ça commence à monter et l’on attaque les sentiers monotrace, c’est le bon moment pour déplier les bâtons.
Voilà pour le premier, et, et…. Et merde !!! Le deuxième bâton est bloqué, impossible de le dévisser. En plus avec les mains mouillées ça glisse, je n’y arriverai pas, ça promet. On ne réfléchit pas, et on continue… Le passage de nuit dans la forêt qui mène au premier ravitaillement de Belesta est assez fantasmagorique, c’est roulant donc le manque de bâtons ne me gêne pas vraiment.
A Belesta je retrouve un collègue du boulot qui suit sa femme, un grand gaillard, l’homme qu’il me faut pour enfin dévisser ce foutu bâton ! Vas-y mon grand il est à toi ! Pendant ce temps-là je vais en profiter pour boire un coup. Quoi ? Toujours pas dévissés ? Non ce n’’est pas possible je ne vais pas faire la montée à Montségur sans les bâtons ? Tu n’aurais pas une paire de pinces ou n’importe quoi pour dévisser ce p… de bâton ??? T’as raison vas voir dans ta voiture on ne sait jamais ! Après quelques minutes et grâce à une miraculeuse paire de pinces sortie du fond du coffre me voilà parti avec mes bâtons, fier comme si je venais de gagner au loto. C’est un nouveau départ !
Montségur apparait au loin, on n’est pas arrivé, en plus on y monte jamais, on le contourne, il me nargue de son piédestal. Enfin au sommet on visite le château, on fait le tour ça c’est les Citadelles ! Maintenant en route vers Roquefixade, la procession est longue, le soleil est revenu, la fatigue est là, tout est normal à ce moment de la course.
Au sommet on se retourne pour jeter un coup d’œil sur le splendide point de vue. Au premier plan Roquefixade qui domine la vallée et derrière le Saint Barthélémy enneigé qui veille. Maintenant on finit au mental y a pas à tortiller, passage à Roquefort et c’est la dernière montée après Raissac. Une fois au sommet il n’y a plus qu’à se laisser descendre jusqu’à l’arrivée, je me mets dans le sillage d’un Espagnol et je le colle, du moins jusqu’à la croix… Après j’en peux plus, je me fais irrémédiablement lâcher pour la descente finale. Cette fameuse descente que j’attends avec impatience depuis plus de 10h30 maintenant, allez on arrive sur la place et c’est la délivrance !
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