Randonnée aux mines du Bentaillou

Cliquez sur la photo pour lire le récit en entier : Toutes les conditions étaient réunies pour que cette journée soit extraordinaire : soleil et ciel bleu magnifiques, un site pyrénéen chargé d’histoire et une petite équipe de baroudeurs très motivée. Départ d’Eylie au cœur de la vallée du Biros au fin fond du Couserans. Direction l’ancien site minier de Bentaillou à 1900m d’altitude. Passage à proximité du Bocard d’Eylie, l’ancien site industriel où étaient concassés et lavés les minerais de plomb et zinc avant d’être envoyés à Decazeville pour raffinage. Montée par le GRT52 direction le cirque de la Plagne. Possibilité de monter par la paroi gauche du cirque mais le sentier n’étant pas balisé, par mesure de sécurité la montée vers la mine se fait par la piste forestière. Point de champignon ni de brame du cerf mais une forêt de hêtres majestueux parfois accrochés aux parois rocheuses par des racines tentaculaires. A 1650m sortie du bois et vue spectaculaire sur les montagnes aux pans argentées et falaises rougies par l’oxyde de fer. Les premiers vestiges miniers s’offrent à nos yeux : pylônes métalliques pour le transport aérien, et morceaux de rails, poulies et câbles résistant à l’enfouissement total. Les vautours fauves tournoient au-dessus de nos têtes et nous surveillent comme des gardiens du site. Ils ont festoyé récemment avec une chèvre dont nous retrouvons quelques restes d’os, une corne et la boucle d’oreille d’identité sur le sentier. Nous arrivons à la station Narbonne lieu de résidence des mineurs et des ateliers de stockage, réparation et opération des équipements d’extraction et de convoyage des minerais. Dans ce petit village fantôme, nous passons en revue tous les baraquements et essayons d’imaginer la vie des quelques centaines de mineurs français, espagnols et italiens qui ont travaillaient et vécus ici il y a une centaine d’année. Les mineurs de Bentaillou étaient mieux payés que dans les autres sites miniers car les conditions de travail et vie y étaient très spartiates. L’entrée de la mine proche de cette station est fermée à quelques mètres de sa sortie, mais une ouverture a été maintenue par laquelle se dégage un courant d’air aussi glacial que nous pouvons imaginer la profondeur de la galerie. Les mines totalisaient plusieurs dizaines de km de galeries sur 27 niveaux jusqu’à 2100m d’altitude. Nous accédons enfin à la station la plus haute à 1950m d’altitude avec une entrée de mine profonde d’une trentaine de mètres seulement car au-delà la galerie a été dynamitée par mesure de sécurité. Une odeur pestilentielle certainement causée par des matières organiques en décomposition sous l’effet des sulfures, envahie nos narines. Les rails sortant de la mine sont toujours en place ainsi qu’un wagonnet et d’autres équipements abandonnés à l’extérieur. En équilibre au-dessus du vide, le tourniquet métallique permettant le déchargement des wagonnets dans la benne aérienne et son retour dans la mine est toujours bien en place lui aussi. Pose casse-croûte à l’abri du vent sous un soleil radieux, en contemplant tous ces vestiges oxydés par le temps qui seront là encore pour longtemps. Nous quittons le site non sans émotion par le GR10, après une petite bifurcation involontaire vers le tuc des Ours et son promontoire métallique en caillebottis posé au-dessus du vide qui offre une vue spectaculaire sur la vallée du Biros. Cette vallée aujourd’hui très tranquille, certains diront oubliée ou abandonnée, mais qui entre la fin du 19ème siècle et les années 50 connut la prospérité grâce à une production minière intense qui contribua au développement industriel de la France.

       

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