GR 367 – Le Sentier Cathare – Octobre 2022
Cliquez sur la photo pour lire le récit en entier : Une «aventure» pour traverser l’histoire et remonter au XII° et XIII° siècles, nous Toulousains, nous occitans, nous nous devions de marcher sur ce fabuleux sentier mythique.
Des Pyrénées à la Méditerranée Audoise, en passant par le Pays de Sault, le Nord-Ouest des Pyrénées catalanes et le PNR des Corbières, nous avons arpenté un à un tous ces châteaux légendaires chargés d’histoire et de drames…
Au sommet d’un énorme rocher, trois tours admirablement conservées d’une place forte renommée : le château de Foix (370m) , Nous y prenons le départ avec une vue imprenable sur le pays de Foix et le massif de Tabe (Mont Fourcat, St Barthélémy…).
Après le village Montgaillard, direction le Pays d’Olmes et le village de Roquefixade, son château (979m) accessible par un petit sentier sinueux nous emmène sur les premières fortifications. Au second plan de jeunes scouts de Pamiers y ont implanté leur campement pour la nuit. La partie Donjon est interdite au Public, au loin nous admirons un autre château très célèbre, celui de Montségur (1200m), il est posé sur son piton rocheux. Au col une stèle commémorative perpétue le souvenir du massacre de plus de 200 hommes et femmes brûlés sur le bûcher. Cette forteresse était le camp retranché de l’église Cathare pourchassée. Nous descendons au village ou une pause café s’impose.
Nous laissons le département de l’Ariège pour celui de l‘Aude à partir des gorges de la Frau, de là une terrible montée sèche de prés de 600m D+ pour arriver au refuge des Gardes et rentrer dans le Pays de Sault par le plateau de Languerail. C’est à cet instant que nous récupérons Julio pour le restant de la traversée et que nous laissons nos 3 compères (Didier, Christophe M. et Laurent). Merci à eux pour ces premiers jours partagés ensemble.
Après notre 1er bivouac au village de Montferrier (09), nous plantons de nouveau la tente près de la Maison Forestière des Ombres. Nous traversons de belles forêts domaniales (sapins, épicéas, hêtres, chênes…), observons 2 mantes religieuses, un écureuil, des corbeaux, des geais et quelques champignons… pas les meilleurs. Vers le nord nous admirons le château de Puivert, il est situé au sommet d’un Pech rocheux, la masse du donjon, les murailles démantelées font toutes la beauté du site. Ce mirador de pierres fut aussi le RDV des troubadours.
A Coudons, Ludo nous improvise une douche dans un bâtiment agricole… plein d’eau au cimetière en prévision du bivouac dans une clairière au milieu des bois. Réveil assez humide, nous décidons de prendre le petit déjeuner au village de Quibajou. Entre le village de Marsa et de Cailla, nous découvrons une carcasse de biche, plus loin, plus poétique, nous entendons le brame du cerf. Axat est notre 1er point de ravitaillement, on se fait plaisir à l’épicerie et surtout à la boucherie avec des produits locaux.
L’accès du château de Puilaurens (697m) se fait par paliers aménagés de manière à ralentir la progression des assaillants. Pas nous, délestés de nos sacs à la billetterie, nous investissons rapidement la forteresse en un rien de temps. Comme beaucoup de ces lieux, il fut abandonné au XVII° siècle lors de la signature du traité des Pyrénées qui fixe la frontière entre la France et l’Espagne.
Plus à l’Est par le village de La Vilasse-Fenouillet, nous laissons 2 petites ruines, celles du Château Sabordas et de St Pierre. On se mélange un peu les balisages de plusieurs GR, pour enfin trouver le bon en passant par les magnifiques petites gorges de St Jaume. A Caudiès de Fenouillèdes, tous les commerces sont fermés, nous partons pour Prugnanes ou une halte frugale nous requinque tout en discutant avec un mécano amateur. Au dessus l’incendie a fait rage au mois d’août et nous traversons un versant de désolation. Aux Gorges de Galamus un nouvel emplacement pour la nuit s‘offre à nous au bord de la rivière ,et à proximité d’un passerelle flambante neuve.
Depuis quelques jours la végétation méditerranéenne prend forme, elle est constituée de garrigues, d’oliviers, de pinèdes et vignobles. En surface les roches sont calcaires et carbonatées, ainsi que des schistes du massif ancien. Secteur très ensoleillé, le climat méditerranéen est le facteur déterminant de la maturité du raisin.
Après le plateau de Brézou (zone de chasse), nous avons du mal à distinguer la forteresse de Peyrepertuse (797m) tant elle fait corps avec la crête rocheuse. Longue de 330m et aux dimensions exceptionnelles, elle s’organise en 3 secteurs (1ère enceinte, enceinte médiévale et donjon). On y accède par une forêt de buis ombragés. Château et falaise se confondent en une échine de pierres blanches percées d’ouvertures. Il s’agit d’un véritable défi aérien, d’un grand dépliement d’architecture en plein ciel sur près de 9000m2, ce qui fait dire que Peyrepertuse était une « petite Carcassonne céleste ». On pique-nique au village de Duilhac-sous-Peyrepertuse.
A Cucugnan, on se fait une pause à la boulangerie artisanale de pain bio traditionnel et au pied du moulin à vent qui surplombe le village et les alentours. Au loin, le château de Quéribus (728m) appelé « la sentinelle des Corbières », il a résisté au roi de France jusqu’au bout et offert à quelques seigneurs « Faidits » et croyants cathares un dernier refuge. Plus tard les ingénieurs du Roi vont œuvrer pour faire de ce farouche petit château, une impressionnante forteresse défendant les confins du royaume.
Nous continuons par le prieuré de Molhet (Ancienne église), puis de nuit par le château de Padern (270m) qui ne se visite pas, vu l’heure tardive… Au village, une dame nous offre de l’eau et nous indique prés du cimetière notre 6ème et dernier bivouac de cette traversée. Le Lendemain on ravitaille à Tuchan, à travers les vignes nous laissons successivement les châteaux d’Aguilar, de Domneuse et la tour de La Cave. Petite grignotage au village d’Embre-et-Castelmaure avant d’attaquer la dernière ascension du jour un petit « mamelon » avec sa vierge et son panorama à 360° laissant découvrir à l’horizon la méditerranéenne. Dernière soirée à Durban-Corbières au gîte chez «Lola» en mangeant des pizza de chez «Pépita».
La fin du GR637 approche, nous naviguons entre garrigues et vignes jusqu’à Roquefort-les-Corbières où Julio nous raconte ses souvenirs de vendanges. Ne reste plus que le dernier massif à franchir, celui du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise et ses rangées d’éoliennes. Nous croisons quelques vestiges de la guerre de 39/45 et profitons de la table d’orientation pour admirer Port-la-Nouvelle, ses étangs, les plages de La Franqui à Gruissan.
Voilà, l’aventure Cathare se termine pour Fabrice, Julio, Ludo et Patrice en 8 jours, 223km et 7000D+ et D-. En quête de nouveaux défis à partager et à découvrir avec vous…
A noter que la nature est généreuse, elle nous a offert tout au long de ce périple des figues, noix, poires, châtaignes, pommes, arbouses, figues de barbarie, grenades, amandes, raisins… Patrice
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